Mourir? Et pourquoi pas?

Rénal Dufour

Mes grands-parents sont morts.

Mes parents sont morts.

Ma sœur aînée est morte.

Mon frère aîné est mort.

Je vais mourir.

Je sais que va finir la manière dont je vis.

Je ne souhaite pas finir n’importe comment.

C’est pourquoi je médite sur la mort.

Rien de morbide.

Rien de maladif.

Seulement le bon sens, me semble-t-il.

La vraie vie ne commence-t-elle pas quand on réalise qu’on en a qu’une seule à vivre?

Les réincarnations liquident le karma cumulé.

Le pardon d’un Amour éternel dissout le karma. L’alliance est sauve.

Du côté de Dieu qui n’est qu’Amour, pas d’hésitation. Ça tient.

Ma vraie vie est commencée.

Le jour où j’accepte d’être accepté.

Sans plus.

J’essaie d’aimer.

Je réussis souvent.

J’échoue parfois.

J’essaie encore.

L’amour est capable de pardon.

Et de confiance. Et de courage. Et de recommencements.

La mort qui me fermera les yeux ne me fait pas peur.

Elle est même désirable.

Je ne veux pas être ‘immortel’.

Je veux être éternel, avec Dieu l’Éternel. Dès maintenant.

‘Qui n’aime pas reste dans la mort.’

La mort ferme mes yeux sur ce que je vois;

mais elle les ouvre sur ce que je ne vois pas.

L’Amour m’attire, me séduit, m’appelle.

L’amour dont je suis aimé et dont j’aime m’a déjà fait dépasser la mort.

Heureux le jour de mon baptême. De ma confirmation. Jours où l’amour a scellé une alliance entre Dieu et moi au sein de ma famille et de la famille chrétienne.

Alors, mourir? Et pourquoi pas! C’est déjà fait.

 

Rénal Dufour, prêtre et curé