Vivre différemment, pourquoi pas?

Danik Gaudet

Lorsque j’étais étudiant, deux de mes amis me demandent :

« Mais pourquoi est-ce que tu continues de travailler à la coopérative avec les jeunes? Tu pourrais avoir un meilleur salaire si tu allais travailler dans une grande entreprise ». Réflexion intéressante n’est-ce pas?

Il est certes évident que le choix d’aller œuvrer dans une entreprise d’envergure est un choix naturel. Cependant, l’idée de vendre ma force de travail, intellectuelle dans mon cas, pour faire profiter quelques propriétaires ne correspond pas à mes intérêts. Par choix, je décide d’avoir un salaire moins élevé, de participer à l’élaboration d’un projet structurant pour les jeunes de notre ville et d’avoir un emploi qui permet de développer mes compétences et surtout, d’être heureux lorsque je me lève le matin.

Encore aujourd’hui, je continue à donner du temps et de l’énergie à ce projet qui continue à me mobiliser. J’accepte de ne pas suivre le courant majoritaire et d’œuvrer dans ce que nous pouvons appeler « la marge ». Nous pourrions être surpris à savoir combien de personnes se distinguent par leurs actions et par leur générosité. À titre d’exemple, je connais une personne qui a fait le choix, après son quart de travail, d’aller dans une résidence de personne âgée pour donner un bain aux aînés. Un moment qui permet d’enrichir sa vie et celle des personnes qu’elle accompagne. Ces histoires ne feront pas la manchette des journaux. C’est avec ces gestes que nous humanisons la société et que nous donnons l’exemple et le goût aux autres de s’impliquer.

Pour terminer, je vous laisse méditer sur une chanson d’Alexandre Poulin qui s’intitule Fernand. Il s’agit d’un homme ayant une grande fortune qui rencontre Fernand sur le bord de l’eau qui fait une sieste chaque après-midi. Ne comprenant pas, il va discuter avec cet homme qui aime la simplicité de la vie. Finalement, il se rend compte que malgré sa grande fortune, « Fernand était plus riche que lui » par son mode de vie…