S’attacher et s’arracher

Rénal Dufour

Je ne sais ni où ni quand j’ai lu ce

rapprochement.

D’un double ΄t΄à double ΄ r΄

Quel reversement !

Vivre, n’est-ce pas créer des liens,

S’attacher, quoi ?

Mourir, n’est-ce pas couper des liens,

s’arracher, quoi ?

S’attacher, quelle douceur, quel bonheur.

S’arracher, quelle douleur, quel malheur.

S’attacher, quelle tendresse, quelle caresse.

S’arracher, quelle détresse, quelle tristesse.

Quelle profusion dans l’attachement

Quelle démolition dans l’arrachement

S’attacher, c’est l’audace et la confiance

S’arracher, c’est la peur et la méfiance

 

Seigneur, je mets ma confiance en Toi

Je Te crois loyal

Souviens-Toi de moi

Je m’appelle Rénal

 

L’année qui commence rappelle nos fragilités

Une pandémie impose des distances

Saurons-nous cultiver une proximité

Qui invente de nouvelles espérances

 

Seigneur, donne : le pain

Au creux de la main

Le chant d’un refrain

Lueur de demain

 

Qui sommes-nous, roseaux fragiles

Qui plient et point ne rompent

Sinon des funambules agiles

Qui avancent qui se trompent

 

Dans la fragilité, tu sèmes

Un amour d’Éternité.

Je suis faible. Tu m’aimes.

Je maintiendrai.