Mon commerce avec « les -ismes »

Ginette Harvey

Avez-vous de la misère avec les -ismes ? Moi j’en ai !

De quoi je parle ? Académie française : « le suffixe -isme entre dans la composition de mots désignant des courants de pensée philosophiques ou politiques. »

Parlant de courant de pensée…  Quand ma pensée essaie de courir un peu dans différentes directions, je me sens comme dans un labyrinthe, bloquée par des étiquettes « courants de pensée » qui n’ont pas la cote. Je cite quelques exemples.

Si je m’approche des Musulmans pour mieux les connaître, on brandit la pancarte de l’intégrisme. Si j’ose me poser quelques questions au sujet de la pandémie, on me colle l’étiquette du conspirationnisme. Si un « Merci, mon Dieu! » s’échappe de ma bouche devant la splendeur d’un matin d’été, on me parle de créationnisme, d’obscurantisme qui nie l’évolutionnisme. Si je vais à la messe ou récite le « Je crois en Dieu », je tombe dans le formalisme, voir le dogmatisme.

Pas facile les – ismes ! Quel terrain pour les préjugés ! J’achète ou je repousse sans prendre le temps d’analyser la réalité derrière les étiquettes. Je suis la mode, voire la propagande ?

Dans ma lointaine jeunesse, je voyais le diable derrière les mots protestantisme ou communisme. Avec un peu de perspective, je relativise les forces et les faiblesses des courants de pensée à la base des religions et des idéologies politiques comme le capitalisme, le socialisme ou le communisme.

Tout en continuant d’explorer, ma pensée doit bien loger quelques -ismes pour trouver une mission qui éclaire et donne sens à ma vie. Je choisis le christianisme, l’humanisme et le réalisme.  Pour l’instant, les trois me ravissent et cohabitent assez bien en moi. Cependant, même au sein de mes courants de pensée préférés, je reste à l’affût des déviations possibles.   À suivre…