LE TEMPS DES BILANS

Martin Bouffard

Récemment, j’ai célébré mes 50 ans. Ce fut un peu moins éprouvant que pour le quarantième, mais quand même pas la joie. Alors que 40 ans pour moi symbolisait la mi-parcours, la cinquantaine signifie l’heure des bilans.

Déjà. Comme si la vie était une grande excursion dans l’inconnu et qu’était venu le temps de consulter ma montre de temps à autre pour ne pas manquer le train du retour. Tôt me direz-vous? C’est vrai, mais ceux qui me connaissent savent que je suis de nature anxieuse, prévoyante et ponctuelle.

Somme toute, je suis satisfait jusqu’à maintenant de mon bilan de vie. Je ne me suis pas ennuyé. Je déteste la routine. Quand elle se pointe le nez, je m’empresse de changer de cap et je crois qu’il en sera ainsi jusqu’à la fin. Alors que la première partie de ma vie consistait à prendre de l’expérience et à garnir ma « bucket list », c’est-à-dire la liste des choses que l’on veut faire avant de rentrer, il est maintenant temps de faire mon possible pour réaliser ces rêves. Ce n’est pas des paroles en l’air car je suis déjà à l’œuvre.

Mon vécu m’a appris à ne jamais remettre à demain ses objectifs de vie. Que ce soit dans notre vie professionnelle ou personnelle. Beaucoup de gens planifient leurs rêves en remettant constamment jusqu’à ne jamais les concrétiser. Mes parents me disaient à l’époque : « Profites-en car plus on vieillit et plus le temps passe vite. » Je crois que c’est véritablement vers les 50 ans qu’on le réalise pleinement.

Le jour de mon anniversaire, voyant que le passage à la cinquième dizaine semblait m’affecter, l’ex-animateur télé Michel Jasmin, avec qui j’ai développé une belle amitié, m’a dit : « Tu sais Martin, le jour de mes 50 ans, la comédienne Janine Sutto m’a dit : Mon petit Michel, t’en fais pas. La vie commence ENFIN à 50 ans. ». Les sages paroles de cette grande dame disparue à l’âge vénérable de 95 ans m’ont fait le plus grand bien et sont à l’origine de cette chronique.

Merci Michel. Merci Madame Sutto.