Être avec

Ginette Harvey

Ce qui fait du bien, n’est-ce pas de sentir une personne bienveillante avec nous, dans l’intimité de notre vécu?  Ce qui fait mal, n’est-ce pas de se sentir seul-e avec sa vie? Dans notre désir de faire du bien, si nous cherchions des façons adéquates « d’être avec »?

Tout d’abord, se faire disponible, accepter d’être dérangé-e, dans notre planification du temps.  Les chances « d’être avec », d’aider, ne se présentent pas toujours deux fois !

Ensuite, il importe d’écouter avec le coeur, sans trop chercher de solutions immédiates, faisant confiance en la capacité de l’autre de trouver ses propres solutions. ( Évidemment, les enfants ont besoin de plus de directivité.)  Et si on sent opportun d’apporter notre lecture de la situation ou une hypothèse de solution, ne pas insister ou chercher à avoir raison.  Le plus important demeure une présence bienveillante, non-jugeante et respectueuse de la liberté.

Qu’a fait Jésus, homme-Dieu ?  Il est venu « être avec » nous, les humains. En vivant à la manière des gens de son temps, en leur enseignant, en partageant le pain et le vin de son dernier repas, il a donné des signes qu’il recherche l’union avec nous, dans le plus grand respect de notre liberté : « Ceci est mon corps, donné pour vous; faites cela en mémoire de moi. » ( Luc 22,19 ) Avant de disparaître aux yeux des disciples, « Et voici que je suis avec vous pour toujours jusqu’à la fin du monde. » (Mt 28, 20)

 Pourquoi je vais à la messe ? Je veux répondre à son invitation « d’être avec » lui, par l’écoute de son enseignement et par l’accueil de son pain. Je sens qu’ainsi, je m’ouvre davantage à son amour pour moi et je reçois force et lumière pour faire comme lui: « être avec » les autres du mieux que je peux, au jour le jour.