Saurons-nous leur dire ?

Ginette Harvey

Je n’invente rien en posant que plusieurs jeunes souffrent d’anxiété : des anxiétés de performance, des peurs d’être abandonnés, des peurs d’être livrés aux méchants, la peur de la mort, etc.

Les causes ?  Mon point de vue (qui n’a rien de scientifique) vient d’avoir été jeune, mère, grand-mère et d’avoir accompagné en croissance personnelle pendant une trentaine d’années.

Je soupçonne trois réalités anxiogènes chez les jeunes.

Premièrement, la séparation de la mère dans les premières années de la vie, plusieurs heures par jour, en garderie.  Même si le milieu de garde est bienveillant, quel changement de planète pour le tout petit qui ne peut comprendre ! Inconsciemment, il enregistre qu’il n’est « pas assez intéressant », qu’il ne doit « pas faire assez bien » pour mériter que sa maman le garde tout près.

La deuxième réalité, c’est le poids des attentes que nous portons sur le peu d’enfants que nous avons.

Nous devons être performants et nous préparons nos enfants à l’être.  Cela a du bon mais quand les exigences tombent dans un coeur qui a déjà enregistré qu’il n’était « pas assez », quelle peur de ne pas arriver à rencontrer les attentes !  L’anxiété se réveille d’être à nouveau tassé, abandonné, seul.

Troisièmement, les enfants baignent dans une culture de films de monstres, de jouets de guerre, de magie noire, de rapport de forces, de séduction, de désastres écologiques planétaires.  Rien pour rassurer ces petits êtres impressionnables, sensibles et intelligents qui aspirent à la paix, à la beauté, à la vie joyeuse et harmonieuse !

Que faire ?  Ce n’est pas simple de guérir un système nerveux fragilisé en bas âge. Nous les chouchoutons, nous leur répétons combien ils sont précieux pour nous.  Excellent, mais nous pouvons faire plus.

Si nous avons la foi, saurons-nous leur dire, dans un moment propice, que Jésus, homme-Dieu, a déchiré le temps et l’espace pour nous éclairer sur notre destin d’êtres humains, pour nous enseigner, pour nous rassurer ?

Saurons-nous leur répéter que nous sommes d’abord des enfants de Dieu et que nous retournons vers lui en mourant ? Il est un père aimant qui nous a donné la vie.  Il nous protège à chacune de nos respirations. Il n’attend que notre invitation pour venir, en permanence, alléger notre cœur, adoucir notre vie, nous permettre de respirer en paix, à plein poumons.