Qui a le pouvoir ?

Ginette Harvey

Il arrive que la prière soulève des craintes. On a peur de remettre son pouvoir entre les mains de Dieu, abandonnant ainsi sa responsabilité propre. On peut avoir peur de disparaître dans la volonté de Dieu, qu’il n’y ait plus de place pour son identité, pour ses besoins.

En fréquentant les Écritures, en lisant la vie des saints, en revoyant l’histoire récente des laïcs et des religieux croyants qui ont bâti notre beau pays, je ne retrouve pas de démission, pas de dépersonnalisation. Tout au contraire ! Que d’engagement, que de courage, que de réalisation de soi ! On avançait avec la maxime « Aides-toi et le ciel t’aidera. »

Ce que je découvre dans les Écritures et de façon plus explicite, avec la venue de Jésus, c’est que Dieu souhaite vivre avec nous un partenariat qui conjugue sa liberté et la nôtre. Il nous souhaite co-créateur, dans une synergie empreinte d’amour, d’écoute mutuelle et d’ouverture à l’autre. À plusieurs reprises dans les Écritures, Dieu nous supplie de consacrer notre pouvoir à la construction d’un royaume d’amour, pour nous-mêmes, pour Lui et pour tous les humains. Dieu souhaite vivre avec nous une relation d’amour, non de pouvoir. N’est-ce pas le message de l’enfant Jésus à la crèche ?

On retrouve la même orientation dans la réalité du couple et dans toute relation d’amour vrai. Tant qu’on tente d’exercer un pouvoir sur l’autre, domination si subtile soit-elle, on est dans l’erreur. Gardons en vue que l’amour, c’est d’abord le respect de la liberté de l’autre. Dieu a donné un immense pouvoir à l’humain et ce n’est pas pour l’en départir dans la prière.

Il nous aime ! Il veut notre plein épanouissement et il y contribue plus que nous n’osons l’espérer. N’ayons pas peur de nous amener souvent, simplement, confiants, dans la prière, cette la relation d’amour, de proximité, de réciprocité qu’Il souhaite tant !

Il est où le bonheur ? Il est là !