Oviedo Compostelle 2018

Rénal Dufour

Qui a écrit: ‘Fontaine, je ne boirai pas de ton eau!’

J’ai marché le pèlerinage de Saint-Jacques de Compostelle, par le chemin français, à cinq reprises, en 1995, 1999, 2000, 2002 et 2005. « C’est assez. Je pense que j’ai compris le message à y décrypter. »  J’ai marché alors en République tchèque en 2006,  en Hongrie, sur le chemin de Saint-Martin, en 2011, et, finalement, Rémigny-Ville-Marie, en août 2017.  Mais!

Deux jeunes têtes asturiennes ont commencé à me zigonner pour marcher le vrai chemin de Compostelle, celui des débuts, créé par Alphonse II le Chaste, vers 834, depuis Oviedo, la capitale des Asturies, au nord des Cantabriques, jusqu’à Compostelle, en Galice. Le chemin primitif. Le Camino primitivo.

Ça ne m’a pas beaucoup convaincu. Je suis rendu à un âge raisonnable. Les genoux ne répondent plus comme jadis. La chaleur m’épuise. Dormir ailleurs m’intéresse moins. Et, me semble-t-il, j’ai déjà marché!  Mais!

De fil en aiguille, avec les rencontres de personnes intéressées, je me suis décidé.  C’est une excellente expérience pour des jeunes. Exercer sa patience. Valider ses limites. Découvrir combien les différences enrichissent. Se découvrir accueilli, respecté, soigné.

Une ancienne de 68 ans se joint aussi au groupe de cinq garçons (16 ans, 16 ans, 19 ans, 20 ans, 21 ans) et d’une seule fille (16 ans) dont la mère a fait Val d’Or-Ville-Marie il y a des décennies dans le cadre du pèlerinage à pied vers la grotte de Lourdes .

Mais! Je reprends la route.  Il ne faut donc jamais dire:  ‘Fontaine, je ne boirai jamais de ton eau!’