La vie coopérative chez Desjardins

Rénal Dufour

Une coopérative nait quand des gens ont des besoins non répondus ou mal répondus. Depuis deux cents ans, on dit que les coopératives sont ‘filles de la misère’.

Ma famille et ma société ont d’humbles origines. C’est dans ce contexte qu’est né ce qui est devenu le mouvement Desjardins.

Mais il se passe quelque chose chez Desjardins qui fait que je ne reconnais plus l’ADN de Desjardins.

En milieu rural, nous sommes devenus un désert quant aux services financiers. Pour avoir de la monnaie ou faire un dépôt, il faut rouler 80 km et polluer l’environnement…

Difficile de joindre une personne chez Desjardins. C’est Montréal qui répond. Avec 2,33 milliards d’excédents nets en 20181, Desjardins ne peut plus engager dans les régions.

Desjardins semble ne plus savoir où sont les régions, qui sont les gens qui y habitent. On peut émettre l’hypothèse que les analyses menées par ses experts assurent ses hauts dirigeants que Desjardins peut se couper de sa base sans problème : l’organisation peut continuer SANS répondre aux besoins des petits sociétaires. Il reste à nous brancher!

Les sociétaires sont pris en otages. Ils ne peuvent plus confier leurs sous à une banque car la banque brasse ses affaires ailleurs! Bientôt, il y aura un intérêt négatif et que pourrons-nous faire? Nous devrons consentir à payer quelques dollars par mois pour que Desjardins protège notre patrimoine personnel.

Chez Desjardins, y a-t-il encore une personne pour écouter les petits sociétaires?

Un sociétaire désabusé et abusé

1 Voir Le Devoir, 28 février 2019.