Je n’aime pas être dérangée et je ne veux pas déranger les autres.

Ginette Harvey

Une semaine en Floride, du 10 au 17 mars 2020, était prévue avec mon mari et ma belle-famille. Quelques jours avant le départ, je visionne une vidéo de Jean-Jacques Crèvecoeur (du Québec) où il désire alerter qu’un virus fait des milliers de morts en Chine. Ce dernier est très contagieux et se répand sur toute la planète. Il énumère des faits, donne des statistiques, des références, des illustrations. Il nous prédit le confinement obligatoire, des difficultés d’approvisionnement possibles, plusieurs décès…etc.

Je savais que c’est un homme généralement bien informé. Tout cela m’a dérangée et laissée perplexe. C’est que nos médias habituels ne faisaient que peu ou pas état de cette situation. Personne de ma connaissance ne s’en inquiétait. Cependant, ma raison et ma conscience profonde m’indiquaient d’annuler mon départ.

Si j’avais décidé de demeurer à la maison, on aurait respecté ma décision, c’est sûr ! Mais j’appréhendais des réactions éventuelles : « Qu’est-ce qui lui prend ? C’est planifié depuis longtemps ! Elle exagère ! Que c’est décevant ! »

De peur de faire de vagues, pour ne pas me déranger et ne pas déranger la famille, j’ai fait l’impasse sur mon intuition et sur ma raison. J’ai fermé les yeux : trop dérangeant ! Je suis partie.

12 mars : nous passions le clair de nos journées, rivés aux canaux d’information, cherchant le moyen de rentrer au pays au plus vite !

Je l’avoue ! J’ai tendance à ne pas tenir compte des réalités qui me dérangent. Puis-je prétendre à de bons discernements avec un tel fonctionnement ?

Aujourd’hui et demain, dans la suite de cette pandémie, nous avons, nous aurons à prendre des décisions, petites et grandes. Oserai-je agir à partir de mon intuition profonde, de ma raison, plutôt qu’à partir de ma peur de déranger ? Et vous ?