Présents, présentes sans l’être

Lucie Trudel

Facile de passer plusieurs heures voire une journée à explorer facebook et les autres sites internet. Je me vois partagée entre le fait d’apprécier les vastes contenus, les réponses instantanées et le fait de ressentir un sérieux envahissement dans mon univers quotidien. Gérer les informations, le temps consacré n’est pas toujours évident.

Comme vous, peut-être, je suis étonnée de me retrouver en cercle avec et parmi des personnes concentrées sur leur appareil cellulaire. Je suis pourtant sensible à l’importance des contacts humains, l’importance de s’offrir du temps, de vivre une qualité de présence. Le témoignage d’une enseignante (lu sur mon ordinateur) me le rappelle. Elle a vécu une vive émotion en corrigeant un test à partir du thème : mon souhait. L’un des enfants partageait, dans cet écrit, se sentir négligé, abandonné par ses parents trop souvent rivés à leur téléphone avant et après leurs nombreuses tâches. Il souhaitait se transformer en cet appareil si intéressant ! L’enseignante a dû en parler avec son conjoint puisqu’il s’agissait de leur fils ! Bon. Je l’admets. Ce n’est pas la première fois qu’on nous sensibilise de cette façon. Mais ce message a son pesant d’or. On soulignait récemment que certaines femmes nourrissent leur bébé en se laissant distraire par leur cellulaire alors que le regard tendre de la mère est si important pour le développement de l’enfant. La pression est forte. Nous avons besoin de faire le point pour aller à l’essentiel, continuer de donner le meilleur de nous- mêmes en cette nouvelle décennie, porte ouverte aux rencontres, aux engagements, à la fête.

Présents, présentes sans l’être