« T’appelles ça vivre, toi, Jos! »
Plusieurs se rappelleront cette chanson de Jean-Pierre Ferland, « T’appelles ça vivre, toi, Jos? ». Les paroles de cette chanson alignent toute une série de situations de vie plus ou moins pénibles et platement répétitives. Dénoncée comme une vie vide de sens, elle appelle à mieux.
La génération qui a suivi la mise en onde de cette chanson (1997) estime avoir répondu à cette soif de vivre : par les sports extrêmes, entre autres. Que ce soit dans l’eau, dans le ciel ou sur terre, il faut risquer plus, toujours plus, en dépassant même les limites du possible. Plus près des gens ordinaires, comme nous, cette soif s’exprime aussi dans des expressions telles : « il faut s’éclater », « refuser toute limite. » Un jeune homme dont je m’occupais défonçait ses limites de consommation de « speed », se vantant de n’avoir pas dormi pendant sept jours d’affilés. Il en est mort!
Les temps sont à la « démesure ». La publicité, par exemple, met en scène des personnes totalement débiles, comme ce type qui se tord sur un trottoir, agacé par son caleçon; ou ceux-là qui se précipitent dans un magasin en hurlant au risque de se piétiner; et combien d’autres publicité dans le genre qui ne font aucun sens. « T’appelle ça vivre toi Jos? »
Au fond, ne s’agit-il pas de tromper la mort? Comme si la fin des temps étant imminente, il vaut mieux en rire et narguer la mort elle-même. Pourtant, Jésus l’a promis : « Je suis venu apporter la vie, et la vie en abondance. »