Merci Monseigneur Moreau

Martin Bouffard

C’est avec émotions que je vous livre mon hommage à  Mgr Dorylas Moreau cette semaine. En effet, n’eut été de son décès récent, ce sont ses sages paroles que vous liriez dans cette présente édition. Laissez-moi partager avec vous un rêve que j’ai fait en août dernier, soit peu de temps après que nous ayons appris sa maladie.

Mgr Moreau et moi marchions dans une violente tempête de neige. C’était la nuit. Le vent violent et la neige fouettaient nos visages. Nous marchions péniblement dans un grand champ semblable à ceux que l’on voit au Témiscamingue. À chaque pas, nous nous enfoncions dans la neige. De temps à autres, Mgr Moreau, affaibli par la maladie, chutait. Je lui tendais alors la main en lui disant : « Prenez ma main Monseigneur.» Et je l’aidais à se relever.

Au loin, j’apercevais ce qui m’apparaissait être un petit village tout illuminé de mille couleurs, semblable aux villages de Noël sur les cartes postales.

Nous continuâmes à marcher et une fois de plus, Mgr Moreau tomba. Il était épuisé et me regardait en ayant l’air de dire : «Je suis désolé.»  Je lui disais : « Courage, nous allons y arriver. Ce n’est plus très loin. Un dernier effort.»  Encore une fois,  je l’aidai à se relever. « Merci»  me répondit-il péniblement. Plus nous avancions et plus la neige et le vent s’intensifiaient. Je jetais régulièrement un coup d’œil derrière moi afin de m’assurer que Mgr Moreau était toujours là.  Finalement, je levai la tête et constatai que nous étions  arrivé à ce bel endroit tout illuminé et rassurant. Curieusement, la neige et les vents avaient fortement diminué d’intensité. Regardant ce bel oasis de paix et à bout de souffle, je dis à Monseigneur Moreau : « Voilà, finalement nous sommes arrivés.» N’ayant aucune réponse de sa part, je me retournai pour constater qu’il avait disparu. Ému, je regardai à nouveau ce beau village illuminé et ressenti un puissant sentiment rassurant. Une voix me disant : « N’aie pas peur, tout va bien.»

Trois mois plus tard, j’ai toujours beaucoup de difficulté à raconter ce rêve tellement il m’a ému. Merci Mgr Moreau!