Léon, quatorzième du nom

Rénal Dufour, prêtre, curé

Il m’arrive d’être surpris. Et le dernier conclave m’a surpris.

Ce huit mai 2025, la messe du matin ajoute une prière pour que le conclave désigne un pape nouveau.

Après, on me demande :

‘Est-ce possible que le prochain pape soit étatsunien?’

‘Tout est possible; mais c’est peu probable.’

-Pourquoi?

‘La diplomatie vaticane a besoin d’un pape qui sauvegarde une apparence de neutralité à l’égard des grandes puissances. Or, les États-Unis d’Amérique font la pluie et le beau temps un peu partout. Alors, si le pape venait des États-Unis, plusieurs en difficulté avec la politique étatsunienne soupçonneraient le pape d’être du côté de la puissance dominante. Alors, non, selon moi, le prochain pape ne viendra pas du sud de la frontière. Si notre Église veut envoyer un message fort, un pape venant d’Asie parlerait davantage.’

Quelques heures plus tard, une fumée blanche annonce que le quatrième tour de scrutin a franchi la barre des deux-tiers. Le cardinal français Dominique Mamberti déclare :

-«Annuntio vobis gaudium magnum, Habemus papam. Eminentissimum ac Reverendissimum Dominum, Dominum Robertum Franciscum, Sanctae Romanae Ecclesiae Cardinalem Prevost, qui sibi nomen imposuit Leonem XIV.

Voilà! Surprise. Dans un premier temps, déception. Pas un étatsunien.

Puis quelques recherches rapides sur Internet indiquent que Robert Prévost est né à Chicago, qu’il a vécu vingt ans comme missionnaire au Pérou dont il détient la nationalité. Alors, soulagement. Ça ira.

Non pas un adulateur du président Trump; mais un pape capable de se tenir debout devant ledit président.

Humour de Dieu! Sagesse du conclave! Et bonne continuation