La joie de jouer

Rénal Dufour

En septembre 2019, en séance plénière, les personnes chargées de la formation à la vie chrétienne du Témiscamingue font le point. Entre autres constats, à quelques nuances près : les jeunes et leurs parents viennent à reculons. Il n’y a plus de joie dans nos rencontres. Que faire?

Avec courage et audace, un groupe de cinq adultes planifient, à Saint-Bruno de Guigues, une journée où parents et jeunes partent à la recherche d’une proposition dont le Québec semble se méfier : ‘Jésus est la Bonne Nouvelle.’

Une cinquantaine de personnes, entre sept et quatre-vingt-deux ans, y participent.

Au moment du repas de midi, un père dont j’apprendrai qu’il travaille dur pour boucler le budget, me tire à l’écart :

« Merci, Monsieur le Curé. Il y a longtemps que je n’avais joué avec les enfants. Ça leur fait du bien. P’is à moé itou. »

Aucune planification ne peut prévoir un tel résultat. Voici un homme amoindri par le labeur et les épreuves qui sourit après avoir joué avec des enfants.

Oui, Jésus est une Bonne Nouvelle.

‘Je suis venu pour qu’ils aient la vie et la vie, en abondance.’ (Jean 10, 10)

La renaissance de notre Église passe par ce chemin : faciliter les rencontres, ranimer la joie pour humaniser une société en train de perdre son cœur.

Certes, le jeu n’est pas un dogme de foi. Mais il suscite parfois la joie. Et la joie est fruit du Souffle de Dieu (Galates 5, 22).