Happy face: les défis des gens hors-normes

Martine Duval

Le Festival du cinéma est l’occasion de visionner des films qui nous portent à réfléchir.

Happy face : la tyrannie de la beauté réalisé par Alexandre Franchi est un film à voir. On est témoin du quotidien de gens qui ne cadrent pas à l’intérieur des critères de beauté de la société actuelle. Ils sont gros, laids, défigurés, essentiellement des caractéristiques physiques présents de naissance ou causés par une maladie ou un accident. Peu importe la raison, les conséquences restent les mêmes : le rejet, les insultes mais surtout les regards méprisants.

La beauté est pourtant quelque chose qui, pour certains, vient tout naturellement, un cadeau qui donne souvent des privilèges de tout genre. Des recherches démontrent que les beaux enfants sont plus souvent choisis comme amis, et qu’ils sont plus souvent sollicités par leurs enseignants. La liste des avantages est longue mais d’où vient cette attitude positive face à la beauté. Est-elle innée ou est-elle un apprentissage imposé par notre société. Les gens considérés laids ne sont ni plus ou moins intelligents, ni plus ou moins gentils, ni plus ou moins forts…pourtant dans les contes ou les films, le méchant est souvent laid.

Ce jugement social peut être lourd de conséquences. Naturellement les blessures accumulées affectent l’estime de soi. J’imagine que l’impact de l’effet répétitif, au quotidien, des regards et des commentaires peuvent causer l’isolement et amoindrir l’espoir de trouver le bonheur.

Mais nos attitudes innées ou apprises peuvent toutefois être modifiées. Les gens différents ont autant, sinon plus, besoin de notre regard bienveillant. Ils ont besoin de se sentir aimés, appréciés. Au lieu du dégoût, il faudrait de la tendresse. Au lieu du rejet, il faudrait de l’accueil. Finalement, on devrait aussi considérer que la personne n’est souvent pas responsable de son enveloppe extérieure, mais nous, nous sommes responsables de notre attitude envers elle.