Empathie
J’ai un petit fils que j’observe, que je regarde à l’œuvre. Encore tout jeune (il fêtera ses neuf ans cet automne), il m’impressionne, favorablement, par une de ses très belles qualités. Sans que cela lui soit demandé où qu’il soit dirigé vers cela, il démontre fois après fois, une empathie très naturelle pour son entourage, surtout pour ce qui peut lui paraître le plus vulnérable, le plus fragile, le plus nécessiteux.
J’ai remarqué cela chez lui alors que son petit frère est arrivé dans ce monde. Si le plus petit pleurait, son grand frère (de quatre ans environ) le calmait en s’empressant de lui chanter une berceuse qu’il connaissait par cœur. Cela fonctionnait, à coup sûr.
Ou encore, alors que nous craignions la prochaine invasion de chenilles, lui prenait leur défense. Il ne fallait pas en écraser en sa présence : « ils t’ont rien fait », présentant ainsi son argument bien désarmant. Voir une chenille, pour lui, c’est une occasion de la placer dans sa main, avec une feuille d’arbre, pour le simple plaisir de la voir manger.
Son arrière-grand-mère se fait évacuer lors du feu récent à l’hôpital, le garçon demande qu’on lui prête le téléphone quelques minutes pour qu’il puisse s’assurer qu’elle va bien, et lui donner quelques mots d’encouragement.
Admirable empathie, qui semble innée chez lui. J’en cite et j’en passe, mais par ses petits gestes, il contribue à rendre son monde meilleur.
En fin de soirée, j’écoute les nouvelles, de grands titres devenus prévisibles et qui semblent revenir presque en boucle. Quand les grands de ce monde manquent d’empathie et ne se soucient pas de la misère qu’ils causent, le monde ne s’en porte pas mieux. Ont-ils oublié l’enfant en eux? >1