Ma vision de l’autre

Jean Elithère Luxama, curé

 

Ce proverbe français « Dis-moi qui tu fréquentes, je te dirai qui tu es. », je l’entendais dès mon enfance; certes il se peut que ce proverbe ait une part de vérité dans le sens qu’on est influencé par les personnes qu’on fréquente. Il rejoint en d’autres termes « L’homme est le produit de son milieu. » Comme l’a déclaré Jean-Jacques Rousseau, certes, pour moi dans un contexte bien spécifique. Avec ces expressions toutes faites, fort souvent, on a tendance à les prendre pour une vérité incontestable. Ces conceptions reçues, apprises et véhiculées dans notre entourage sans vraiment chercher à les décortiquer peuvent conduire à l’erreur, à des attitudes inadaptées. Elles peuvent nous empêcher d’être ouverts, accueillants à de nouvelles visions des choses et du monde.

Prenons l’exemple de Jésus dans l’évangile, il a fréquenté des pécheurs, des voleurs, des prostitués … Marie-Madeleine (Lc7, 36-50), Zachée (Lc19, 1-10); pourtant Jésus n’a pas adhéré à leur état de vie. On a besoin fort souvent à mieux nettoyer nos lunettes humaines pour mieux observer et déceler le fond d’un proverbe, d’une théorie, d’une représentation … « Dis-moi qui tu fréquentes, je te dirai qui tu es. » ou « L’homme est le produit de son milieu. » ne peut pas être généralisé pour tout le monde. Prendre le temps de bien voir, observer, écouter et apprivoiser l’autre serait la meilleure attitude à adopter afin d’être vrai, concret, positif dans nos relations humaines. L’autre qui est en face de moi, de nous, est toujours un mystère précieux, sacré et profond; on ne peut pas le définir, le caractériser en un clin d’œil.

Que la sagesse humaine se laisse instruire dans l’humilité par la Sagesse Divine dans nos rapports ou nos relations comme fils et filles du Dieu créateur.