Ta petite part

Dorylas Moreau

Avec l’arrivée de septembre et la rentrée dans les diverses institutions, nous considérons les tâches et les projets à mettre en œuvre.  Devant cela, j’entends parfois des gens, souvent les plus âgés, dire : «Moi, j’ai fait ma part, je laisse la suite aux autres!»

Chaque fois, je ramène à mon esprit le très bel épisode de la multiplication des pains relaté six fois (tellement ce fait a marqué les esprits!) dans l’évangile de Jésus.  Devant l’immense foule d’affamés à nourrir, les apôtres paniquent.  On les comprend bien.  «Nous n’avons rien, disent-ils, pour apaiser tant de monde.»  «Allez voir et apportez-moi ce que vous avez», leur dit Jésus.  Un petit garçon accepte de se départir de ce qu’il a personnellement : cinq pains et deux poissons.  Mais qu’est-ce que cela pour tant de monde? demande-t-on.

On sait la suite.  Avec cette offrande partagée et multipliée, tout ces gens ont de quoi se rassasier. On a même recueilli les restes qui sont fort abondants.

On peut penser aussi à toutes les corvées réalisées dans différents domaines!  Nos petites parts de bienveillance, de confiance, de générosité et d’amour, rendent possible ce qui apparemment est irréalisable.  La petite part de chacun et de chacune de nous est essentielle à la construction d’une société et d’une Église.  Qui que nous soyons, peu importe nos âges, il semble que Dieu attend notre petite part, si pauvre soit-elle, pour agir lui-même.  Le savons-nous?  La plus longue route est faite de petits parcours.