Entre la bougeotte et l’évasion

Ginette Harvey

Difficile de demeurer avec moi-même pour m’écouter en profondeur ! En énergie le matin, je m’empresse d’abattre les tâches les plus exigeantes.  Le soir, je me sens fatiguée.  Je n’ai plus la tête à réfléchir, à méditer.  Je suis attirée par l’évasion. Tout est bon: les actualités sur ma tablette, les revues de mode, Protégez Vous, Québec Science, des biographies, le Citoyen, l’Indice bohémien, etc.. Vraiment intéressant tout cela ! Le problème c’est que je découvre la vie autour de moi ou la vie des autres.  Mais où est le temps pour prendre des nouvelles de ma vie ?

Si je ne meure pas, pour un moment, à mes chères activités, avec leur souci de planification et d’organisation, qui d’autre me révélera mes aspirations profondes, les habitudes à réviser, les relations à soigner, les lumières pour orienter petits et grands choix ?  Si je n’y porte pas attention, comment percevoir ces insatisfactions légères mais persistantes qui cachent parfois un désir d’actualisation légitime, voire importante ?

Parce que le travail est souvent stationnaire, nous cherchons l’équilibre par l’activité physique aux moments des loisirs.  Entre autres, le jardinage, la marche solitaire, le ski de fond, la bicyclette, la course à pieds, peuvent favoriser le contact avec la vie profonde, à condition d’éviter de se concentrer sur le besoin d’arrosage, sur la performance physique, sur l’efficacité de ses articles sportifs, ou de se laisser bercer par la « tune » dans ses écouteurs.

Je l’avoue, j’ai la nostalgie des dimanches de mon enfance. C’était tout simple ! On savait « se mettre sur pause », journées tranquilles, plates, mais si reposantes! Était-ce plus facile de s’intérioriser?

Bon été reposant et ressourçant !