Halloween et horreur

Guy Boulanger, Évêque de Rouyn-Noranda

La fête de l’Halloween est devenue très importante dans notre monde, surtout pour les enfants. Elle comporte notamment deux éléments qui sont très attrayants pour eux : les friandises et les déguisements. C’est une joie de voir ces enfants, et aussi des adultes, se transformer en des personnages divers pour arpenter nos rues.

Un aspect de cette fête me laisse cependant plus perplexe : les décorations diverses qui ont un caractère morbide. On assiste à un curieux mélange : de petits enfants mignons dans leur costume qui circulent au milieu des représentations de tombes, de pendus et de sang. Pourtant, nous cherchons habituellement à les protéger de telles scènes.

Qu’y a-t-il derrière le fait de représenter des réalités si repoussantes? D’une part, il peut y avoir le simple désir de faire peur, d’impressionner. Plusieurs aiment avoir des émotions fortes provenant de représentations d’horreur.

Mais ne serait-ce pas aussi un curieux retour de certaines choses que l’on refuse de regarder dans nos vies? Souvent nous camouflons la maladie, nous abrégeons la vie par crainte de souffrir et nous occultons les rites du deuil. Par le jeu de ces représentations morbides, on dirait que l’on tente de refaire contact avec toutes ces réalités.

Il me semble qu’il est préférable d’affronter ces aspects plus souffrants de nos vies de façon lucide et de croire que le Seigneur nous donnera la force de les traverser. De plus, ils nous permettent de grandir personnellement et nous rendent plus humains et plus sensibles aux autres.